Un thème fréquent des récits sur l’histoire du XXème siècle (Forest, Kaddour, Guenassia Quint, Jenni) est constitué par l’Histoire elle-même, tant comme suite que comme récit des événements. La question se pose de son sens. L’échec et le désenchantement en caractérisent la trajectoire. On ne croit plus à des horizons lumineux, sans pour autant aboutir à un pessimisme systématique. Un décalage se manifeste entre les attentes individuelles et les événements collectifs ; d’où une emprise de la contingence, que le savoir après-coup des historiens ramène à une rationalité séquentielle. On dénonce également un rapport en porte-à-faux avec l’Histoire, mal vécue et mal interprétée. La visée de la longue période n’entraîne aucune omniscience narrative. Un mouvement souple de la pensée et de la narration questionne les vicissitudes de l’époque. Le siècle n’est pas forcément évoqué en entier : il suffit qu’un regard rétrospectif, justifié par une enquête, remonte à certaines phases cruciales où se situent les clefs d’un présent hanté par le passé. L’absence d’une vision surplombante traduit la complexité d’un devenir à la direction indéchiffrable et au sens fantomatique.
Le court XXe siècle: traversées de l'Histoire / Rubino, Gianfranco. - STAMPA. - (2014), pp. 209-224.
Le court XXe siècle: traversées de l'Histoire
RUBINO, Gianfranco
2014
Abstract
Un thème fréquent des récits sur l’histoire du XXème siècle (Forest, Kaddour, Guenassia Quint, Jenni) est constitué par l’Histoire elle-même, tant comme suite que comme récit des événements. La question se pose de son sens. L’échec et le désenchantement en caractérisent la trajectoire. On ne croit plus à des horizons lumineux, sans pour autant aboutir à un pessimisme systématique. Un décalage se manifeste entre les attentes individuelles et les événements collectifs ; d’où une emprise de la contingence, que le savoir après-coup des historiens ramène à une rationalité séquentielle. On dénonce également un rapport en porte-à-faux avec l’Histoire, mal vécue et mal interprétée. La visée de la longue période n’entraîne aucune omniscience narrative. Un mouvement souple de la pensée et de la narration questionne les vicissitudes de l’époque. Le siècle n’est pas forcément évoqué en entier : il suffit qu’un regard rétrospectif, justifié par une enquête, remonte à certaines phases cruciales où se situent les clefs d’un présent hanté par le passé. L’absence d’une vision surplombante traduit la complexité d’un devenir à la direction indéchiffrable et au sens fantomatique.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.