La possibilité de concevoir artificiellement un être humaine commença à se faire jour vers la fin du dix-huitième siècle, dans l'Italie de Lazzaro Spallanzani et l'Angleterre de John Hunter. Cependant, c'est au sein de la médecine française de la seconde moitié du dix-neuvième siècle que la procédure acquit une certaine fiabilité et qu'elle commença à se diffuser, entrant ainsi dans l'univers médical en tant qu'option effective contre la stérilité. En dépit du fait que, jusqu'au début du vingtième siècle, son caractère empirique la confina à une certaine marginalité clinique, la perception de ses implications morales et déontologiques ne tarda pas à susciter de nombreuses questions. Les premières interrogations furent ainsi adressées au Saint Office à la fin des années 1870, même si sa condamnation de la fécondation artificielle ne fut rendue publique que vingt ans plus tard. Attentif au contexte des discussions sur le contôle des naissance autant qu'aux dynamiques de longues durée affectant la définition du discours moral de l'Eglise sur le gouvernement des corps, le texte se propose d'analyser la dynamique inquisitoriale complexe à travers laquelle le Saint Office eut à évaluer la moralité de cette pratique, en tenant compte des implications relatives à la morale sexuelle, aussi bien que des problèmes relatif à la définition du «naturel« soulevés par l'efficacité même de l'intervention médicale.
Le Saint-Office et la fécondation artificielle (XIXe-XXe siècle) / Betta, Emanuele. - STAMPA. - (2013), pp. 279-303.
Le Saint-Office et la fécondation artificielle (XIXe-XXe siècle)
BETTA, EMANUELE
2013
Abstract
La possibilité de concevoir artificiellement un être humaine commença à se faire jour vers la fin du dix-huitième siècle, dans l'Italie de Lazzaro Spallanzani et l'Angleterre de John Hunter. Cependant, c'est au sein de la médecine française de la seconde moitié du dix-neuvième siècle que la procédure acquit une certaine fiabilité et qu'elle commença à se diffuser, entrant ainsi dans l'univers médical en tant qu'option effective contre la stérilité. En dépit du fait que, jusqu'au début du vingtième siècle, son caractère empirique la confina à une certaine marginalité clinique, la perception de ses implications morales et déontologiques ne tarda pas à susciter de nombreuses questions. Les premières interrogations furent ainsi adressées au Saint Office à la fin des années 1870, même si sa condamnation de la fécondation artificielle ne fut rendue publique que vingt ans plus tard. Attentif au contexte des discussions sur le contôle des naissance autant qu'aux dynamiques de longues durée affectant la définition du discours moral de l'Eglise sur le gouvernement des corps, le texte se propose d'analyser la dynamique inquisitoriale complexe à travers laquelle le Saint Office eut à évaluer la moralité de cette pratique, en tenant compte des implications relatives à la morale sexuelle, aussi bien que des problèmes relatif à la définition du «naturel« soulevés par l'efficacité même de l'intervention médicale.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.