Antiquité et architecture chez Georges d'Amboise : choix et motivations

This study examines the means whereby Georges d'Amboise drew on Roman Antiquity, in particular at the Château de Gaillon, analysing those elements which, in form or iconography, are drawn directly from ancient models, granted that references to Antiquity are never really direct but filtered through the experience of 16th century Italy. In the context of Franco-Italian political relations, the works chronology shows that at Gaillon the creation in 1508 of a ceremonial gallery punctuated by elements based on imperial iconography, celebrates recent French victories in northern Italy and takes on a symbolic self-celebratory character on the part of the Cardinal d'Amboise, vying with Pope Julius II.

Par le nombre d'édifices sur lesquels le cardinal est intervenu et la multiplicité des modèles choisis, par le caractère international de ses chantiers et la protection accordée aux artistes italiens présents en France au début du XVIe siècle, par les enjeux rhétoriques des partis adoptés et le rôle propulseur qu'il a joué dans son entourage, Georges d'Amboise est l'un des responsables majeurs de la diffusion du langage classique en France. Cette étude s'interroge sur les modalités – quand, où, comment et pourquoi – avec lesquelles Georges d'Amboise recourt à l'Antiquité romaine, en particulier au château de Gaillon (1498-1510). Dans cette perspective, la réflexion se concentre sur les éléments qui par leur forme ou par leur iconographie relèvent directement des modèles antiques, sachant que les références à l’Antiquité ne sont jamais directes, mais filtrées par l'expérience italienne du XVe siècle. L’analyse de la chronologie du chantier dans le contexte historique des relations politique franco-italienne entre 1503 et 1509 permet de conclure qu’à Gaillon la création en 1508 d'un parcours cérémoniel ponctué d'éléments renouant avec l'iconographie impériale, non seulement célèbre les récentes victoires françaises dans l'Italie septentrionale mais acquiert une valeur symbolique spécifique d'« auto-célébration » du cardinal Georges d'Amboise, en compétition avec les faits, les gestes et les ambitions de Jules II.