Cette communication présente les résultats d’une recherche exploratoire de type qualitaif réalisée en 2014 dans des hôpitaux psychiatriques de la ville de Québec et de Montréal (Canada). La recherche a pour objectifs l’étude des représentations sociales (RS) du trouble alimentaire chez des travailleurs sociaux québécois œuvrant en contexte psychiatrique. Les huit participants à notre étude sont des intervenants détenant une formation universitaire en travail social et cumulant au moins douze mois d’expérience clinique auprès des personnes vivant des troubles alimentaires. Le corpus de données a été recueilli par le biais des entretiens semi-dirigés. Les participants étaient invités à participer à un exercice d’association libre autour de l’inducteur ”trouble alimentaire” et à répondre à un questionnaire regroupant quatre thèmes: 1) Le cheminement académique et professionnel; 2) La RS des troubles alimentaires; 3) Le processus d’intervention; 4) La spécificité de l’intervention. L’analyse des données recueillies lors des entretiens semi-dirigés et de l’exercice d’association libre a été effectuée à l’aide de l’analyse thématique. La RS des participants semble s’articuler autour des éléments suivants : ” souffrance ”, ” perfectionnisme ” et ” solitude ”. Selon cette RS la souffrance prend sa source dans la difficulté à atteindre et/ou à se conformer à un idéal corporel ou nutritionnel. Dans nos sociétés occidentales l’atteinte et le maintien des normes pondérales, l’adoption de comportements alimentaires conformes aux prescriptions diététiques sont devenus des éléments qui attestent de la capacité à s’autoréguler. Selon cette RS, les troubles alimentaires s’expliquent par les changements civilisa- tionnels (culturels) et du système de valeur au sein des sociétés occidentales. Pour les participants ces aspects sociaux représentent des facteurs étiologiques d’importances dans le développement de cette problématique. Les participants se représentent le trouble alimentaire comme étant com- plexe et utile pour s’adapter à un environnement hostile. Leur RS fait état de certains aspects de nature psychologique: anxiété, obsession et contrôle, qui sont considérés comme des amplificateurs de l’intensité ou de la persistance du trouble alimentaire et non comme des déclencheurs. L’aspect biologique du trouble alimentaire, aussi présent dans la RS, se manifeste surtout selon les particularités génétiques d’un individu qui le prédispose à vivre ce type de problématique, l’environnement demeurant un élément incontournable de l’expression de ces gènes. Les participants ont souligné l’importance des formes d’interventions laissant toute la place à l’individu et à son autodétermination, et qui ne visent pas que la résorption des symptômes, mais une prise de conscience sur l’incessante négociation des individus avec leur environnement et sur les souffrances que cette négociation peut engendrer. Les limites de cette recherche dans son objet et ses éléments de démonstration ne nous permettent pas d’élargir nos conclusions à l’ensemble des travailleurs sociaux œuvrant en contexte psychiatrique au Québec. Toutefois, nous soulignons la nécessité de mettre en place des formes d’interventions qui tiennent compte à la fois des RS des personnes vivant un trouble alimentaire et des intervenants, afin d’en améliorer la portée.

Étude des représentations sociales du trouble alimentaire chez des travailleurs sociaux œuvrant en contexte psychiatrique au Québec / Lavoie, Claude. - ELETTRONICO. - (2016). (Intervento presentato al convegno Epistémologies de la vie quotidienne tenutosi a Marsiglia nel 14-17 settembre 2016).

Étude des représentations sociales du trouble alimentaire chez des travailleurs sociaux œuvrant en contexte psychiatrique au Québec

LAVOIE, CLAUDE
2016

Abstract

Cette communication présente les résultats d’une recherche exploratoire de type qualitaif réalisée en 2014 dans des hôpitaux psychiatriques de la ville de Québec et de Montréal (Canada). La recherche a pour objectifs l’étude des représentations sociales (RS) du trouble alimentaire chez des travailleurs sociaux québécois œuvrant en contexte psychiatrique. Les huit participants à notre étude sont des intervenants détenant une formation universitaire en travail social et cumulant au moins douze mois d’expérience clinique auprès des personnes vivant des troubles alimentaires. Le corpus de données a été recueilli par le biais des entretiens semi-dirigés. Les participants étaient invités à participer à un exercice d’association libre autour de l’inducteur ”trouble alimentaire” et à répondre à un questionnaire regroupant quatre thèmes: 1) Le cheminement académique et professionnel; 2) La RS des troubles alimentaires; 3) Le processus d’intervention; 4) La spécificité de l’intervention. L’analyse des données recueillies lors des entretiens semi-dirigés et de l’exercice d’association libre a été effectuée à l’aide de l’analyse thématique. La RS des participants semble s’articuler autour des éléments suivants : ” souffrance ”, ” perfectionnisme ” et ” solitude ”. Selon cette RS la souffrance prend sa source dans la difficulté à atteindre et/ou à se conformer à un idéal corporel ou nutritionnel. Dans nos sociétés occidentales l’atteinte et le maintien des normes pondérales, l’adoption de comportements alimentaires conformes aux prescriptions diététiques sont devenus des éléments qui attestent de la capacité à s’autoréguler. Selon cette RS, les troubles alimentaires s’expliquent par les changements civilisa- tionnels (culturels) et du système de valeur au sein des sociétés occidentales. Pour les participants ces aspects sociaux représentent des facteurs étiologiques d’importances dans le développement de cette problématique. Les participants se représentent le trouble alimentaire comme étant com- plexe et utile pour s’adapter à un environnement hostile. Leur RS fait état de certains aspects de nature psychologique: anxiété, obsession et contrôle, qui sont considérés comme des amplificateurs de l’intensité ou de la persistance du trouble alimentaire et non comme des déclencheurs. L’aspect biologique du trouble alimentaire, aussi présent dans la RS, se manifeste surtout selon les particularités génétiques d’un individu qui le prédispose à vivre ce type de problématique, l’environnement demeurant un élément incontournable de l’expression de ces gènes. Les participants ont souligné l’importance des formes d’interventions laissant toute la place à l’individu et à son autodétermination, et qui ne visent pas que la résorption des symptômes, mais une prise de conscience sur l’incessante négociation des individus avec leur environnement et sur les souffrances que cette négociation peut engendrer. Les limites de cette recherche dans son objet et ses éléments de démonstration ne nous permettent pas d’élargir nos conclusions à l’ensemble des travailleurs sociaux œuvrant en contexte psychiatrique au Québec. Toutefois, nous soulignons la nécessité de mettre en place des formes d’interventions qui tiennent compte à la fois des RS des personnes vivant un trouble alimentaire et des intervenants, afin d’en améliorer la portée.
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